Invitation au voyage littéraire

« L’oubli n’est autre qu’un palimpseste. Qu’un accident survienne, et tous les effacements revivent dans les interlignes de la mémoire étonnée. » Victor Hugo

Journée pluvieuse, vent frais, le temps est propice à la flânerie intérieure, à l’entre « chez soi ». Me lover dans un fauteuil trop grand,  fouiner dans un carton laissé là,  partir à la recherche de photos souvenirs, regarder passer le temps et, au coeur de l’oubli, tomber sur elles.
Les enveloppes jaunies, cartes postales griffonnées glissent entre mes doigts. Plongeon sucré dans ma mémoire étonnée. Je me souviens.

Je me souviens de mon ami, colporteur des temps modernes, de sa promesse d’alimenter mon imaginaire littéraire au grès de ses déplacements. Je me revois à ma fenêtre, guêtant avec impatience la silhouette jaune du facteur, l’accueillir avec fébrilité et lui jeter un « merci » empressé dès la lettre attendue enfin entre mes mains.

Puis, dans un cérémonial maladroit, découvrir le timbre, deviner l’origine géographique de l’envoi et dans un plaisir curieux, décacheter l’enveloppe, saisir la carte.
Une fois en main, prendre le temps, découvrir et caresser la photo, en saisir l’intention et, dans un dernier soupir, lire les lignes posées là, rien que pour moi.
De ville en village, de gare en zone routière, de restaurant en chambre d’hôtel, d’Est en Ouest, mon ami tint sa promesse.

En relisant aujourd’hui ses mots, posés entre les lignes de notre histoire, je pense à lui qui ne fait plus partie de ma vie. Mon esprit vagabonde et je souris. Ses lettres ne sont pas tombées dans l’oubli.

En griffonnant à mon tour les pages blanches de mon roman  et en alimentant mon imaginaire littéraire, j’ai tenu ma promesse.

J’écris.

 

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