Penser à lui, souvent. Passer devant chez lui, toujours. En revenant du marché, pour éviter les bouchons, en flânant, l’air de rien, ses souvenirs en bandoulière.
Voir les volets clos, scruter le nom sur la boite à lettres. S’attrister de ne rien apercevoir. Et pourtant, y passer encore et encore. Au cas où.
Imaginer sa vie, sans elle. Imaginer ses regrets, ses colères, craindre son égarement. S’effacer. Oublier. A son corps défendant. Se résoudre à faire sans. Cela ne se peut. Il n’est pas un temps pour tout.
Dans une routine quotidienne, prendre le bus. Composter, balayer les places du regard. L’air de rien. Dans un songe, ressentir sa présence, reconnaître sa silhouette, là, tout droit, bien en face, au fond du corridor collectif.
Baisser la tête, sourire à celui qui cède sa place et s’assoir, dans le silence d’une émotion qui vous emporte, qui resurgit. Lui faire dos. Pour mieux y faire face.
Accepter son corps qui s’émeut, son cœur qui s’accélère. Se souvenir et rêver à nouveau. Sourire encore, les joues rougies par la tempête qui renaît. Bêtement, que pour soi, dans la solitude d’un « avant » revenu. Ne plus bouger, ne pas se retourner et douter de son intuition. Dans un frémissement qui remonte depuis le bas du dos, y croire, encore.
Se réjouir « c’est un signe » et s’éteindre « mais de quoi ?». Chasser les questions qui s’entassent « m’a-t-il vu ? », « m’a-t-il reconnu dans la foule ? », « est-il troublé ? ».
Rester immobile face à la bourrasque des sentiments. Juste entendre ce qui fait écho dans son âme troublée.
Espérer, encore. Lutter, toujours.
Dans le flot des passagers qui s’agite, le voir avancer, marcher et descendre. Le suivre du regard. Etre sûre du mirage qui s’offre à vous. Jouir de l’avoir su. Le trouver grossi, muri et solitaire. Laisser le charme s’enfouir en vous, le suivre du regard. Le voir se dissoudre dans la foule de la ville qui s’active. Le chercher encore. Et dans la perte, s’émouvoir de n’avoir pu, n’avoir su.
Un bus nommé désir

C’est joli et triste…
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oui, un peu triste quand l’amour disparaît, emporté par la foule….
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La romantique en moi est déçue par cette fin bien triste en effet!
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Mathilde, la prochaine fois, je ferai une version happy end, rien que pour toi 😉
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Ouiii! 😀
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Je trouve que chaque mot traduit exactement les émotions et sentiments qui s’emparent de nous dans une telle situation.
Bravo
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Bonjour Marie, et merci ! heureuse que mes mots vous parlent 😉
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Non seulement tes mots nous parlent mais ils nous emportent aussi Merci pour ce voyage hi hi hi joshadel
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avec plaisir !
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Un très beau texte Emmanuelle empreint de cette nostalgie que tu sais si bien manier pour nous faire ressentir l’absence avec une belle plume poétique. Merci pour le partage 🙂
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